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Dérives de la surveillance: quand la sécurité au travail tourne à l’intrusion

Écrit par
Certalis
5/7/2025
Temps de lecture : 3 min
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Dérives de la surveillance: quand la sécurité au travail tourne à l’intrusion

Dérives de la surveillance : quand la sécurité au travail tourne à l’intrusion

Aujourd'hui, la sécurité au travail est (à juste titre) une priorité. Mais quand caméras, GPS, logiciels de surveillance ou biométrie s’invitent dans le quotidien des salariés, jusqu’où peut-on aller sans franchir la ligne rouge de l'intrusion ? La frontière entre protection et violation de la vie privée devient parfois… floue.

Surveiller, c’est protéger. Mais mal surveiller, c’est instaurer un climat de méfiance qui peut nuire gravement à la motivation, la confiance et même la performance. Pour les responsables RH, QHSE ou les dirigeants d’entreprise, il est donc crucial de comprendre les limites, les obligations légales et le bon usage d’une surveillance éthique. On vous éclaire sur le sujet 👇

Sécurité ou surveillance excessive ?

Tout commence souvent avec de bonnes intentions : prévenir les vols, garantir la sécurité sur les chantiers, suivre les livraisons, s'assurer que les procédures sont respectées… Les outils ne manquent pas : vidéosurveillance, géolocalisation des véhicules de société, relevés de connexions Internet, badges d’accès, RFID, applications de pointage… Dans certains secteurs à forte contrainte réglementaire (BTP, logistique, chimie, etc.), la surveillance est même incontournable.

Mais problématique quand elle devient excessive, mal encadrée ou inutile au regard des risques réels. Par exemple :

  • Des caméras installées dans les salles de pause ❌
  • Un logiciel espion enregistrant chaque frappe de clavier 🕵️
  • Un suivi GPS permanent, même pendant la pause déjeuner 📍

La CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) rappelle que toute surveillance doit respecter le principe de proportionnalité, c'est-à-dire être strictement nécessaire à l’objectif poursuivi. Vous ne pouvez pas « tout surveiller, tout le temps », sous prétexte de sécurité.

➡️ Pour en savoir plus sur les règles encadrant la surveillance, consultez _les recommandations de la CNIL sur la vidéosurveillance au travail_

Impact psychologique sur les employés

Une surveillance mal perçue peut provoquer un effet boomerang. Plutôt que de rassurer, elle génère suspicion, stress, voire démotivation. « Si l’entreprise me piste, c’est qu’elle doute de moi », « Mon manager ne me fait pas confiance », « Je suis traité comme un suspect » — autant de pensées toxiques pour le climat social.

Les études montrent que dans les entreprises où une surveillance intrusive est pratiquée, on observe plus de :

  • Absentéisme
  • Turn-over
  • Burn-out ou symptômes anxieux
  • Détérioration de la coopération entre collègues

En plus de l’effet psychologique, il y a un coût organisationnel. Un salarié qui se sent surveillé en permanence risque de réduire ses initiatives, devenir plus rigide ou dissimuler des erreurs. Autrement dit, vous perdez l’implication et la flexibilité que toute entreprise recherche.

👉 L’essentiel : la sécurité au travail ne doit pas se transformer en culture de la méfiance.

Balancer sécurité et droits individuels

Alors comment mettre en place une politique de surveillance éthique ? Voici 5 fondamentaux à avoir en tête :

  1. Analyser les risques : chaque dispositif doit répondre à un risque réel. Exemple : installer une caméra à l’entrée d’un entrepôt pour prévenir les intrusions, pas dans un open-space juste “pour voir”.
  2. Informer clairement les salariés : pas de surveillance cachée. Affichez les dispositifs en place, expliquez leur finalité, comment les données sont utilisées, leur durée de conservation, etc.
  3. Impliquer les IRP (Instances Représentatives du Personnel) : comme le CSE, qui doit être consulté avant toute installation d’un dispositif de contrôle.
  4. Limiter la durée et l’usage : la géolocalisation d’un véhicule, c’est OK pour suivre une livraison... mais pas pour pister un salarié pendant ses heures de repos.
  5. Respecter le RGPD : tout traitement de données personnelles (ce qui est souvent le cas avec des dispositifs de surveillance) implique d’appliquer les règles du Règlement Général sur la Protection des Données.

Vous voulez aller plus loin dans la démarche ? Pensez à réaliser une analyse d’impact (PIA), notamment en cas de déploiement de dispositifs intrusifs ou couvrant un grand nombre de personnes. C’est d’ailleurs obligatoire dans certains cas.

➡️ La CNIL propose un outil complet pour ça : _PIA - Aide à la réalisation des analyses d’impact_

Surveillance éthique : un levier de confiance

Vous l'avez compris : tout est une question de bon sens et d'équilibre. Trop peu de surveillance ? Vous flirtez avec la mise en danger ou la non-conformité réglementaire. Trop de surveillance ? Vous pénalisez vos propres équipes et créez un climat délétère.

Adopter une surveillance éthique, c’est aligner vigilance et respect humain. C’est intégrer la transparence, la proportionnalité et la co-construction avec les salariés dans votre politique de sécurité. C’est aussi alimenter la confiance managériale — ce précieux carburant de toute culture d’entreprise performante.

✅ Plus qu’un sujet technique, c’est un enjeu stratégique pour les RH, QHSE et dirigeants.

Découvrez comment équilibrer efficacement surveillance et éthique dans votre entreprise

Chez Certalis, nous accompagnons les entreprises soucieuses de leur conformité réglementaire mais aussi de leur impact humain 💬.

Nos experts en RGPD, sécurité au travail et prévention des risques vous aident à :

  • Évaluer vos pratiques de surveillance
  • Mettre en place des solutions conformes et acceptées
  • Former vos équipes à une culture de la vigilance partagée

👉 Envie de faire le point ? Contactez-nous pour un diagnostic gratuit de vos dispositifs de surveillance.

📌 La sécurité est précieuse, la confiance aussi. Les deux ne sont pas incompatibles. Bien au contraire.

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