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La réunionite aigüe fait-elle plus de dégâts qu’un accident de travail ?

Écrit par
Certalis
8/7/2025
Temps de lecture : 3 min
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La réunionite aigüe fait-elle plus de dégâts qu’un accident de travail ?
La réunionite aigüe fait-elle plus de dégâts qu’un accident de travail ?

La réunionite aigüe fait-elle plus de dégâts qu’un accident de travail ?

Et si les réunions devenaient elles aussi des risques professionnels ? Dans un contexte où la sécurité physique est scrutée, normée, auditées avec soin – extincteurs vérifiés, plan de prévention prêts à l’emploi, accidentologie sous contrôle – un autre ennemi avance masqué : la désorganisation chronique générée par un excès de réunions, de reporting, de mails, et de comités sans issue.

Bien entendu, une réunion ne déclenchera jamais une fracture ouverte. Mais cumulée, la « réunionite » détruit la productivité, épuise les équipes, installe une culture de l’inaction, augmente le stress chronique, et, souvent, crée… l’accident. Car une mauvaise orga peut provoquer de véritables dérives humaines ou opérationnelles.

En 2024, faut-il élargir notre définition du "risque professionnel" à ces dérèglements ? Le lien entre hygiène organisationnelle et santé au travail devient évident. Explications.

L’hyper-structuration des entreprises : un risque sous-estimé

Derrière la réunionite se cache souvent une quête compréhensible : celle du contrôle, de la coordination, de la communication fluide. Pour sécuriser les projets, on balise. Pour réduire les incertitudes, on multiplie les validations. Pour éviter les conflits, on "met tout le monde autour de la table".

Cela donne : des réunions de cadrage, des points hebdo, des débriefs de débrief, des comités de pilotage où l’action est reportée pour chercher encore le parfait consensus. Chez les PME comme dans les grandes structures, cette culture du processus peut devenir pesante, voire toxique, si elle n’est pas pensée avec mesure.

Selon un rapport de l’Observatoire de la Qualité de Vie au Travail*, les cadres passent en moyenne 16 ans de leur carrière… en réunion. Dans certaines entreprises, le temps cumulé en comités dépasse 35 % du temps de travail. Et que dire de la saturation cognitive générée par l’accumulation de canaux et de sollicitations ?

Cet excès d’organisation devient lui-même un facteur de risques professionnels : surcharge mentale, perte de clarté sur les priorités, sentiment d’inefficacité chronique, burn-out, départs silencieux. Des signaux faibles qu’on néglige souvent car la culture "réunion/copie mail" est banalisée.

Réunions, reporting, mails en copie : comment le bruit tue l’action

La réunionite chronique n’est pas seulement un sujet de confort ou de performance : c’est un problème de sécurité dans l’organisation. En effet, une chaîne de décision trop lente ou opaque peut avoir des conséquences graves : interventions mal coordonnées, alertes non remontées à temps, prise de décision paralysée… Autant de facteurs aggravants dans les domaines QHSE ou RH.

Par ailleurs, un système saturé de bruit empêche les signaux faibles de remonter. Si tous les managers sont en réunion permanente, qui est réellement disponible pour le terrain ? Qui écoute les salariés ? Qui repère les défaillances ? En surchargeant les circuits formels, on laisse passer des opportunités de prévention.

La qualité des échanges informels (pause café, observations terrains, remontées spontanées) est souvent bien plus utile à la sécurité globale que 50 mails en copie ou deux heures de PowerPoint. Et pourtant, ces espaces s'effacent, évacués par le formalisme et l’urgence imposée des plannings partagés.

Ce bruit organisationnel affecte également la motivation et l’engagement. Quel salarié s’épanouit dans un système inefficace, où 80 % des réunions consistent à "faire le point" sans jamais trancher ? À l’instar d’un poste de travail désorganisé, une organisation confuse provoque stress, erreurs et accidents… humains ou techniques.

Vers une hygiène organisationnelle : prévenir comme un risque métier

Si vous êtes sensibilisé aux risques professionnels, vous savez qu’un bon processus de prévention repose sur l’anticipation, la formation, les retours d’expérience… Pourquoi ne pas appliquer cette même logique à vos pratiques organisationnelles ?

La notion d’hygiène organisationnelle monte en puissance. Elle pose une question simple : votre manière de fonctionner nuit-elle à la santé mentale, au travail réel et à la sécurité des décisions ?

Voici quelques bonnes pratiques souvent observées dans des PME ou ETI agiles :

  • Limiter la taille et la durée des réunions : pas plus de 45 minutes, avec 6 participants maximum, sur des sujets clairs.
  • Des décisions, pas des discussions : chaque réunion doit accoucher d’un plan d’action et d’un responsable identifié.
  • Abolir les copies inutiles : si un salarié est en copie de tout, il ne lit plus rien. Triez, responsabilisez.
  • Favoriser les échanges courts et terrains : 10 minutes de tour de terrain ou de météo d’équipe valent mieux qu’un reporting figé.
  • Créer un indicateur de "toxicité organisationnelle" : taux de réunions inutiles, délais longs de décisions critiques, taux de turnover post réunion excessif, etc.

La réunionite n’est pas qu’un luxe de grandes entreprises. Elle touche aussi des PME soucieuses de "faire comme les grands", ou en période de croissance, stressées par la perte de contrôle. D’où l’importance de former aussi les managers à la qualité du travail… pas uniquement à la sécurité physique.

En résumé, faire la chasse aux réunions inutiles relève d’une vraie politique QHSE. Moins de comités, plus d’écoute et d’action : une culture d’entreprise plus saine s’en dégage naturellement.

Et si vous faisiez un audit… de vos réunions au lieu de vos extincteurs ? Parlons-en.

Dans votre prochaine évaluation des risques professionnels, pourquoi ne pas inclure aussi l’état de vos pratiques organisationnelles ? Avec des indicateurs simples, vous pouvez mesurer l’impact de vos réunions sur la capacité d’action, le moral des troupes, et la prévention.

Vous êtes QHSE, RH ou dirigeant de PME ? Nous vous aidons à poser un diagnostic clair sur vos rituels internes et à cultiver une hygiène organisationnelle saine – comme vous le faites déjà pour vos équipements de sécurité.

Contactez-nous pour en parler. Un audit de réunions peut parfois prévenir… des accidents bien réels.

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