Mise à jour des DUERP : erreurs courantes et bonnes pratiques

Introduction
Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est une obligation légale pour toutes les entreprises dès l’embauche du premier salarié. Il recense les risques auxquels les travailleurs sont exposés et définit les mesures de prévention à mettre en place.
Cependant, trop d’entreprises commettent des erreurs dans sa mise à jour, mettant ainsi en péril leur conformité réglementaire et la sécurité de leurs employés. Cet article passe en revue les erreurs les plus fréquentes et propose des bonnes pratiques pour garantir un DUERP efficace et conforme.
1. Les erreurs courantes dans la mise à jour du DUERP
1.1 Ne pas actualiser le DUERP régulièrement
La réglementation impose une mise à jour au moins une fois par an et à chaque modification importante des conditions de travail (nouveaux équipements, nouveaux procédés, évolution des effectifs, etc.).
Conséquence :
- En cas de contrôle, une mise à jour trop ancienne peut entraîner une sanction.
- Un DUERP obsolète ne reflète pas les risques réels, mettant en danger les salariés.
Bonnes pratiques :
✔ Mettre en place un calendrier annuel de révision du DUERP.
✔ Désigner un responsable chargé de suivre son actualisation.
1.2 Omettre certains risques spécifiques
De nombreuses entreprises se concentrent uniquement sur les risques physiques (chutes, manutention…) et négligent d’autres catégories de dangers :
- Risques psychosociaux (stress, harcèlement, surcharge de travail).
- Risques chimiques (exposition aux substances dangereuses).
- Risques liés au télétravail (ergonomie du poste de travail à domicile).
Conséquence :
- Une évaluation incomplète empêche la mise en place de mesures de prévention adaptées.
- En cas d’accident lié à un risque non identifié, la responsabilité de l’employeur peut être engagée.
Bonnes pratiques :
✔ Réaliser une analyse détaillée des risques par poste et par activité.
✔ Impliquer les salariés dans l’identification des risques via des questionnaires ou des entretiens.
1.3 Ne pas impliquer les salariés dans la mise à jour
Le DUERP ne doit pas être rédigé uniquement par la direction ou le service QHSE. L’implication des travailleurs est essentielle pour identifier les dangers réels sur le terrain.
Conséquence :
- Les mesures de prévention sont souvent inadaptées à la réalité du terrain.
- Un manque d’adhésion des salariés aux consignes de sécurité.
Bonnes pratiques :
✔ Organiser des réunions avec les équipes pour identifier les nouveaux risques.
✔ Faire remonter les suggestions et observations des employés via des outils collaboratifs.
1.4 Manque de traçabilité des mises à jour
Certaines entreprises ne conservent pas les versions précédentes de leur DUERP, ce qui empêche de mesurer l’évolution des risques et des actions mises en place.
Conséquence :
- Difficulté à justifier les actions engagées en cas de contrôle de l’inspection du travail.
- Manque de suivi dans l’amélioration continue de la prévention des risques.
Bonnes pratiques :
✔ Conserver les archives des versions précédentes du DUERP pendant au moins 40 ans, conformément à la réglementation.
✔ Tenir un registre des mises à jour avec la date et la nature des modifications effectuées.
1.5 Ne pas intégrer un plan d’action concret
Un DUERP ne doit pas se limiter à une liste de risques. Il doit inclure un plan d’action détaillé, précisant les mesures de prévention à mettre en place, les responsables et les délais d’application.
Conséquence :
- Un DUERP sans plan d’action est perçu comme un simple document administratif sans impact réel sur la sécurité.
- L’inspection du travail peut considérer que l’entreprise n’a pas mis en œuvre de mesures de prévention suffisantes.
Bonnes pratiques :
✔ Associer chaque risque à une action préventive spécifique (formation, équipements, procédures).
✔ Suivre l’avancement des actions avec des indicateurs et des échéances précises.
2. Les bonnes pratiques pour une mise à jour efficace du DUERP
Pour garantir un DUERP conforme et réellement utile, voici une méthode simple et efficace en 5 étapes :
Étape 1 : Planifier une mise à jour régulière
- Réaliser une révision annuelle systématique.
- Mettre à jour dès qu’un changement dans l’organisation impacte la sécurité.
Étape 2 : Impliquer tous les acteurs
- Associer les managers, salariés, représentants du personnel et service QHSE.
- Récolter les observations terrain à travers des réunions et audits de poste.
Étape 3 : Évaluer tous les types de risques
- Intégrer les risques physiques, chimiques, psychosociaux, ergonomiques et environnementaux.
- S’appuyer sur des référentiels reconnus (INRS, CARSAT, réglementation en vigueur).
Étape 4 : Intégrer un plan d’action précis
- Définir des actions concrètes, des responsables et des délais de mise en œuvre.
- Suivre l’avancement des actions et ajuster les mesures si nécessaire.
Étape 5 : Assurer la traçabilité et l’accessibilité du document
- Conserver toutes les versions antérieures du DUERP.
- Mettre le DUERP à disposition des salariés et de l’inspection du travail en cas de contrôle.
Conclusion
Un DUERP bien mis à jour ne doit pas être une simple formalité administrative, mais un véritable outil de prévention des risques professionnels. En évitant les erreurs fréquentes et en adoptant une méthodologie rigoureuse, les entreprises garantissent à la fois leur conformité réglementaire et une meilleure protection de leurs salariés.
Prendre le temps d’actualiser correctement ce document permet non seulement d’anticiper les contrôles de l’inspection du travail, mais surtout de réduire efficacement les accidents et maladies professionnelles.