Combien de SST faut-il dans une entreprise ? Décryptage des obligations légales et bonnes pratiques

Dans les coulisses d’un chantier : quand chaque minute compte
La sirène retentit soudainement sur le site de ce chantier logistique en périphérie de Lyon. Un collègue, victime d’un malaise, s’effondre. Autour de lui, l’équipe s’immobilise, prise d’incertitude : qui est formé pour agir ? Cette scène, malheureusement réaliste, illustre combien la question du nombre de SST obligatoire en entreprise n’est jamais anodine. Chez Certalis, nous accompagnons chaque jour des organisations confrontées à ce dilemme, entre respect de la réglementation, anticipation des risques, et gestion opérationnelle.
Cadre légal et réglementaire : de l’obligation à l’engagement pour la sécurité
En France, la présence des Sauveteurs Secouristes du Travail (SST) est un pilier du dispositif sécurité. Depuis 1946, le Code du travail impose la formation de salariés aux gestes qui sauvent. Mais loin d’être une simple formalité, cette exigence a évolué pour devenir un levier de performance RH, QHSE et managériale.
L’article R.4224-15 du Code du travail : l’ancrage fondamental
L’article R.4224-15 du Code du travail stipule dès sa rédaction initiale que « dans chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux et dans chaque chantier employant vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours, il y a au moins un membre du personnel formé comme sauveteur secouriste du travail ». Ce point de départ fonde aujourd’hui toute la conformité SST entreprise.
Le référentiel INRS : plus que des minima, une approche sur-mesure
Depuis plus de dix ans, le dispositif est encadré par un document de référence INRS qui détaille l’organisation, le rôle, la formation et les critères pour dimensionner l’effectif SST. Nous, professionnels du risque, savons que ce référentiel valorise non seulement les obligations mais aussi les bonnes pratiques, comme la prise en compte de l’organisation réelle du travail et des risques spécifiques.
Déterminer le nombre de SST : méthode, enjeux et spécificités
Définir combien de SST doivent être présents dans une entreprise demande bien plus que de simples calculs. Il s’agit d’une démarche globale qui intègre les exigences de la réglementation, mais aussi la réalité terrain et les ambitions RH et QHSE de l’organisation.
La réalité légale : pas de chiffre unique, mais un principe d’adaptation
Le mythe d’un chiffre fixe – un SST pour 20 salariés – subsiste dans beaucoup d’esprits, héritage de l’ancienne réglementation. En réalité, la loi et le référentiel SST INRS imposent aujourd’hui « un nombre adapté de SST, bien répartis » selon la taille, la structure, les horaires et surtout les risques propres à l’activité.
- Chaque atelier avec travaux dangereux : au moins 1 SST.
- Chaque chantier de 20 salariés sur plus de 15 jours : au moins 1 SST.
- Au-delà, ajuster selon le nombre de postes, d’équipes, d’horaires décalés, de sites, et la gravité des risques identifiés.
Nous conseillons de toujours partir de l’analyse des risques pour dimensionner la couverture SST, et de dépasser les stricts minima pour garantir une intervention rapide en cas d’urgence.
Critères de détermination : adapter la présence SST à l’organisation et aux risques
L’INRS recommande de :
- Cartographier les zones à risque : production, entrepôts, laboratoires, chantiers, etc.
- Prendre en compte les horaires et roulements (équipes de nuit, travail posté, week-ends).
- Analyser les pics d’activité et les configurations saisonnières.
- Veiller à la répartition géographique : chaque étage, bâtiment ou secteur doit pouvoir être couvert à tout moment.
Ainsi, dans une PME multi-sites, il conviendra de former au moins un SST par site ou équipe isolée, quitte à former largement au-delà de la règle du « 1 pour 20 ».
Cas particuliers : sites isolés, travaux dangereux & multi-sites
De nombreux cas spécifiques impliquent des ajustements :
- Travaux isolés ou à risques chimiques : renforcement indispensable, la rapidité d’intervention conditionne le pronostic vital.
- Établissements multi-sites : un SST par site minimum, selon le volume d’effectif et l’organisation.
- Sous-traitance et co-activité : veiller à la présence d’au moins un SST par entité présente simultanément.
- Accueil du public ou activité sensible (médico-social, logistique…) : prévoir une couverture élargie.
La responsabilisation de l’employeur est ici fondamentale : toute sous-évaluation expose à des risques juridiques, opérationnels et humains majeurs.
Responsabilité de l’employeur : conformité et obligations légales SST
L’employeur doit (art. L.4121-1 et suivants du Code du travail) « prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer et protéger la santé et la sécurité physique et mentale des travailleurs ». Cela inclut :
- L’analyse et la transcription des risques dans le DUERP (document unique).
- L’organisation des secours et la désignation d’un nombre suffisant de SST.
- L’assurance du maintien des compétences SST dans le temps.
- L’information des salariés sur la localisation des SST.
En l’absence d’un effectif suffisant, la responsabilité pénale de l’employeur peut être engagée, tout comme des conséquences prud’homales ou des sanctions administratives.
Impacts d’un effectif SST insuffisant : au-delà de la conformité, la gestion des risques
Faute d’un nombre de SST adapté, toute entreprise s’expose à :
- Des pertes de temps lors des secours, augmentant la gravité des accidents du travail.
- Des contrôles ou audits avec observations ou sanctions de l’Inspection du travail, de la CARSAT ou de l’INRS.
- Une dégradation du climat social (« sentiment d’insécurité », absentéisme accru).
- Un risque de litige ou d’indemnisation majorée en cas d’accident grave non pris en charge immédiatement.
L’expérience Certalis montre qu’une évaluation réaliste du nombre de SST obligatoire en entreprise contribue donc directement à la maîtrise du risque, à la valeur perçue de la politique prévention, et au dialogue social.
Processus d’intégration de la démarche SST dans la politique QHSE
La couverture SST doit s’inscrire dans la démarche plus globale Santé Sécurité Environnement (QHSE). Nous recommandons :
- Une appropriation par le management terrain (chefs d’équipe, encadrement intermédiaire).
- Une intégration dans les plans d’action prévention et un suivi dynamique.
- Un reporting régulier sur la formation, le positionnement et le maintien à jour des SST.
- Un lien avec l’organisation des secours (incendie, premiers secours, exercices d’évacuation).
Le SST devient alors un acteur clé de la chaîne d’alerte, au même titre que les EPI ou les référents incendie.
Rôle des SST dans la chaîne globale de secours et l’alerte
Le SST n’est pas qu’un « secouriste de passage » : il veille à la circulation de l’information en cas d’incident, contribue à l’organisation des secours (lien avec les pompiers, signalement au poste de sécurité), alimente l’analyse après-accident, et joue souvent un rôle pivot de médiateur sécurité dans les équipes.
Formation et recyclage obligatoire des SST : durée, périodicité, modalités
Pour obtenir leur certificat, les SST suivent une formation initiale de 14 heures en présentiel, axée à la fois sur l’intervention d’urgence et la prévention. Le certificat est valable deux ans, renouvelé à l’issue d’un maintien et actualisation des compétences MAC de 7 heures minimum tous les 24 mois.
Si la validité n’est pas reconduite, le SST perd son habilitation. Nous veillons donc, chez Certalis, à tracer et planifier ces recyclages pour nos clients, via des solutions sur-mesure.
Audits et contrôles internes pour assurer la conformité continue
Le suivi de la conformité SST passe par :
- L’actualisation du registre des SST à jour des formations.
- Des exercices réguliers simulant l’intervention d’urgence.
- L’intégration du suivi SST dans les audits QHSE internes ou les revues de direction.
- L’analyse « retour d’expérience » après tout incident ou accident.
Un simple contrôle de l’Inspection du Travail ou de la CARSAT suffit pour réclamer la preuve des certificats à jour et du positionnement des SST.
ROI et bénéfices d’une couverture SST adaptée pour l’entreprise
Investir dans la juste couverture SST, ce n’est pas seulement cocher la case réglementaire. Nous constatons chez nos clients les gains suivants :
- Diminution du taux et de la gravité des accidents du travail (et donc réduction des cotisations AT/MP).
- Amélioration de la réactivité lors des incidents, limitant la désorganisation opérationnelle.
- Valorisation de la marque employeur : preuve d’un engagement réel pour la santé et la sécurité.
- Renforcement du dialogue social et de la sérénité au travail.
- Facilitation de démarches QSE/QVT : audit, labellisation ISO, certification MASE, etc.
En associant la prévention des risques au travail à l’organisation opérationnelle (horaires, postes, process), la démarche SST se révèle être un vecteur d’amélioration continue.
Comment Certalis accompagne vos démarches SST
Nos experts auditent vos besoins réels en SST, construisent avec vous un plan de formation, assurent le suivi des habilitations, et proposent des programmes sur-mesure adaptés à chaque site, chaque équipe, chaque secteur d’activité. Nous vous aidons à éviter les sanctions, à prévoir l’imprévisible, et à bâtir une culture sécurité solide et durable.
🔎 Pour aller plus loin : la documentation réglementaire officielle
Pour des informations exhaustives et officielles, nous recommandons la lecture attentive du document de référence INRS sur le SST. Ce document explicite les points de réglementation, les modalités de certification et les bonnes pratiques validées au niveau national pour l’ensemble des entreprises françaises.
Conclusion : SST, sécurité et excellence opérationnelle – une équation gagnante
Choisir le nombre de SST obligatoire en entreprise ne doit jamais relever du hasard ou du choix par défaut. Prendre ce sujet à bras-le-corps, c’est conjuguer conformité, maîtrise des risques, mobilisation RH et création de valeur continue.
La démarche SST irrigue toutes les dimensions de la performance : de la prévention réglementaire à la culture d’entreprise, de la protection des personnes à la maîtrise des coûts cachés. En garantissant la présence d’un nombre suffisant de SST formés, actualisés, bien positionnés, vous réduisez les risques, rassurez vos équipes et préparez vos futures réussites RH et QHSE.
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FAQ
Combien de SST doit-on former en entreprise selon la loi ?
Aucun chiffre fixe n’existe pour toutes les entreprises. La réglementation impose d’adapter le nombre de SST aux effectifs réels, aux risques spécifiques, à l’organisation du travail (équipes, horaires, multi-sites…), avec un minimum de 1 SST pour 20 salariés sur chantier et pour tout atelier à risque. L’analyse des risques doit guider votre choix pour garantir une couverture effective à tout moment.
Pourquoi ne pas se contenter du minimum légal de SST ?
Le strict respect des minima ne garantit pas la sécurité : absences, congés, horaires décalés, ou multi-sites peuvent créer des « zones blanches ». Pour agir efficacement en cas d’accident et protéger votre responsabilité d’employeur, nous conseillons une couverture SST supérieure au minimum juridique, adaptée à votre réalité terrain.
Que risque un employeur sans nombre suffisant de SST en cas de contrôle ou d’accident ?
Une absence ou un nombre insuffisant de SST expose à des observations ou sanctions administratives lors des contrôles, à des poursuites pénales en cas d’accident grave, et à des risques d’indemnisation majorée si le manque de secours rapides a aggravé les dommages. Le climat social et l’image de l’entreprise peuvent aussi être affectés négativement.
Comment maintenir la conformité SST dans la durée ?
En mettant en place un suivi rigoureux des formations initiales et des recyclages (MAC tous les 2 ans), en adaptant la cartographie des SST à l’évolution de l’entreprise, en impliquant régulièrement les SST dans la prévention et l’amélioration continue, et en appuyant vos démarches avec des audits et des outils QHSE fiables. Nous proposons des solutions digitales pour ce suivi.
Quels sont les bénéfices concrets d’une politique SST proactive pour l’entreprise ?
Au-delà de la conformité, une politique SST bien pensée réduit les accidents du travail, protège la santé des salariés, renforce la réactivité en cas d’incident, valorise l’image employeur et facilite la certification QSE ou la labellisation RSE. Elle est aussi source de dialogue social et d’engagement collectif autour de la sécurité au travail.



